Des bisons d’Amérique en plein cœur de l’Auvergne, portrait d’installé par la Safer AuRA

Un vrai choix de vie

Fils d’agriculteur, Matthieu est un véritable passionné. S’installer en agriculture, c’est un rêve d’enfant. La passion des bisons vient quant à elle de ses voyages aux Etats-Unis durant ses études ainsi qu’à la lecture d’un livre de Dan O’Brien « Les bisons de broken heart ». 

Le casse-tête de la recherche de terres 

Matthieu a tout d’abord pour projet de s’installer sur les terres de son enfance, dans le Puy-de-Dôme. Cependant, la pression foncière étant très forte sur le secteur, il ne parvient pas à trouver les terres adéquates pour son projet. 

Quelques années plus tard, il rencontre un éleveur de bison installé en Belgique avec qui il décide de s’associer. Ensemble, ils se portent candidats auprès de la Safer pour une exploitation correspondant à leur besoin. 

Une installation atypique qui interroge. Comme l’explique Matthieu, les débuts ont été un peu compliqués « forcément, un belge et un parisien qui viennent dans l’Allier pour faire du bison, ça fait parler ». 

Cependant, leur dossier est solide, comme leur passion. Le comité retient ainsi leur candidature pour une propriété de 230 ha d’un seul tenant, en herbage.

Le rêve d’installation prend alors forme et tout s’enchaîne assez vite comme le rappelle Guy Chapon, conseiller foncier « c’est un des plus rapides dossiers d’installation que j’ai eu. On a attribué le dossier au mois de décembre pour une installation en avril de l’année suivante. Matthieu a beaucoup travaillé pour arriver à le mener à bien son projet aussi vite ». 

Lentement mais surement

On peut dire que c’est un pari réussi qu’a fait Matthieu il y a quelques années. Parti de 25 bisons, il est aujourd’hui à la tête d’un élevage de 390 bêtes, élevées en plein air et nourries exclusivement d’herbe.

Sa femme s'installe à son tour en 2022. Ensemble, ils proposent des produits de qualité, vendus exclusivement en circuits courts (vente sur l’exploitation, sur les marchés ou encore sur internet), directement aux particuliers. 

Une passion à transmettre

A ce jour, peu d’installés en agriculture font le choix du bison. C’est une installation compliquée, notamment du fait de normes et réglementations contraignantes. Il y a pourtant une réelle demande car actuellement 80% de la viande de bison consommée en France est importée des Etats-Unis. 

C’est la raison pour laquelle, Matthieu endosse la casquette de président de l’association des éleveurs de bisons français, en parallèle de son travail sur l’exploitation.  

Son objectif ? Transmettre sa passion et démocratiser la consommation de cette viande atypique, authentique et savoureuse.