Une ferme à taille humaine, portée par un couple engagé

Originaire du Cantal, fils d’agriculteur, Nicolas a grandi avec le métier dans le sang. C’est d’abord seul qu’il s’installe, sur une structure modeste, déterminé à faire sa place. La vie fait ensuite son chemin, et Françoise, vétérinaire de formation, originaire de Toulouse, le rejoint dans l’aventure. Ensemble, ils créent le GAEC de SOUNNAILLES et reprennent une exploitation de 200 hectares. Une surface conséquente, certes, mais pas entièrement mécanisable ni pâturable.

Leur troupeau se compose de 100 mères Salers croisées avec des Charolais. Un choix réfléchi pour allier rusticité, qualité de viande , qualité maternelle et laitière de la race. Le tout en système HVE (Haute valeur environnementale), avec des vêlages organisés en deux périodes et une partie du matériel partagé en CUMA et les gros travaux délégués à l’entreprise, ce qui pallient au coût du matériel et à la main d’œuvre. Des choix techniques simples, pensés pour durer.

Un coup de pouce discret mais décisif

Dans leur parcours, l’aide de Jean-Baptiste Chopinet, conseiller foncier à la Safer, a été précieuse. « Ce n’est pas leur mission première d’accompagner la signature de baux ruraux, mais heureusement qu’il a été là », confie Nicolas.

Lorsque des propriétaires ont souhaité vendre et que notre couple ne pouvait tout assumer financièrement, Jean-Baptiste a su instaurer un climat de confiance, rassurer, jouer les médiateurs.

Résultat : la reprise a pu se faire sereinement, sans morcellement de l’exploitation, avec un achat partiel et le reste en fermage.

« Il a su faire le lien, accompagner, expliquer », souligne le couple. Son implication a permis de crédibiliser leur projet auprès du Comité technique de la Safer. « On n’était pas juste deux jeunes avec une idée. On avait un projet solide, construit, validé. Et ça, ça change tout. »

L’avenir les pieds sur terre

Aujourd’hui, Françoise et Nicolas poursuivent leur route avec la même énergie. Pour eux, l’avenir de l’agriculture passe par des fermes à taille humaine, de 60 à 70 hectares par exploitant. Une agriculture enracinée, sobre, diversifiée.

Et s’ils devaient tout recommencer ? Un silence d’abord, puis cette phrase : « Oui, avec des appuis comme celui de Jean-Baptiste qui a cru en nous, oui. »

Un témoignage fort à l’heure où la transmission des fermes est plus que jamais un enjeu national. Et où des jeunes, hors cadre familial, portent haut les valeurs de notre agriculture.