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29 / 08 / 2025
L’agriculture biologique occupe une place centrale dans les débats sur l’avenir de notre alimentation, de nos territoires et de notre environnement. Portée par une diversité de productions et une attente sociétale, elle traverse toutefois une phase de recomposition : ralentissement des conversions, fragilités économiques et pression foncière accrue. Dans ce contexte, la Safer AuRA joue un rôle central en orientant le foncier, en facilitant l’installation et la transmission, et en contribuant à la préservation des terres agricoles.
Un secteur en recomposition
En 2023, la France comptait 2,76 millions d’hectares engagés en bio (10,4 % de la SAU), dont plus de 300 000 ha en AuRA, région leader. Mais depuis 2022, la dynamique marque le pas : recul de 2 % des surfaces en 2024, après dix ans de forte croissance. En cause : rentabilité fragile, coûts de certification et tensions sur certains marchés.
Côté consommation, la baisse observée entre 2021 et 2023 s’est stabilisée en 2024 avec 12,2 Mds € de chiffre d’affaires (+0,8 %). Désormais, les consommateurs privilégient le bio associé à des labels locaux, durables et éthiques.
Le foncier agricole : un enjeu crucial
La perte de surfaces agricoles reste préoccupante. 13 000 ha ont été artificialisés en 2023, et 28 000 ha captés par des usages résidentiels ou de loisir (« consommation masquée »). Ce phénomène fragilise particulièrement l’agriculture biologique. En effet, la bio repose sur la disponibilité de surfaces continues, adaptées aux rotations et à la diversification des cultures, et souvent à des parcelles à proximité de pôles urbains.
Le rôle-clé des Safer
Les Safer disposent d’outils spécifiques pour orienter les terres vers des porteurs de projet agricole. En sécurisant l’usage agricole des sols, elles garantissent le maintien de surfaces disponibles pour la bio et contribuent à l’atteinte des objectifs de transition écologique.
Par ailleurs, en AuRA, le PPAS 2022-2028 fixe trois priorités : préserver les ressources, soutenir le développement économique agricole et contribuer à la vitalité des territoires.
Ses leviers pour la bio sont multiples :
- clauses environnementales dans les rétrocessions, notamment sur l’eau et la biodiversité ;
- Aide aux Jeunes Installés (AJIS) pour réduire les frais d'acquisition ;
- mise en relation entre cédants et repreneurs ;
- portage foncier temporaire pour sécuriser le installations.
Zoom sur le fonds ELAN
Pour renforcer l’accès au foncier des jeunes agriculteurs, les Safer ont lancé le fonds ELAN, géré avec Citizen Capital. Il permet le portage long terme de terres agricoles (10 à 25 ans) avec option d’achat.
Ce dispositif vise à accompagner une centaine d’installations en trois ans, notamment hors cadre familial, en favorisant des pratiques agroécologiques.
Après une décennie de forte croissance, la bio connaît une phase de transition. Les signaux de stabilisation, associés à des outils fonciers comme AJIS et le fonds ELAN, ouvrent de nouvelles perspectives. Par son rôle d’opérateur foncier responsable, la Safer AuRA demeure un acteur stratégique pour sécuriser les terres, soutenir les exploitants et inscrire l’agriculture biologique au cœur de l’avenir alimentaire et écologique régional.
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